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Parce que la consommation est un ph nom ne social qui nous touche tous, PhotoSoci t a choisi de faire une analyse de cette habitude collective en portant une attention particuli re l'influence qu'elle a sur nos repr sentations sociales. Comme le soulignait Beno t Duguay en 2005, Nous ne sommes plus des individus composants une soci t , nous sommes r duits l' tat de consommateurs qui doivent acheter un maximum de biens et services pour se sentir vivre. Douze ann es plus tard, notre propension consommer n'a souffert d'aucun ralentissement. Qui plus est, m me si nous savons que notre rythme de consommation est n faste pour l'avenir de l'humanit , nous continuons acheter, toujours davantage. Dans ce num ro, les chercheures Manon Niquette et June Marchand proposent une analyse concernant le m dicament qui est plus qu'un bien de consommation. Par exemple, le soulagement apport par les analg siques ne se limite pas une diminution de la douleur ou un accroissement de capacit s physiologiques. Il participe aussi d'un d sir de mieux contribuer, lutter, briller, coop rer, servir, attaquer, aimer, etc. Le sociologue Olivier Bernard explique comment le d sir de transformer le corps, chez la femme, participe au processus global de consommation du d sir d' tre soi. Le sociologique Pierre Fraser et le philosophe Georges Vignaux, pour leur part, expliquent pourquoi consommer est avant tout une logique du statut social. Finalement, il ne suffit plus d'engager un employ , mais d'engager un super employ . Apr s le discours de l'entrepreneuriat, qui d cr te qu'il faut tre entrepreneur de soi-m me, architecte de sa vie et ma tre de son destin, voil que l'employ , celui qui vit du salariat, se doit d' tre aussi super que son employeur. C'est par ce passage oblig que passe d sormais pour certains individus la consommation de soi.

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9781727602203

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