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Par démarches différenciées, le système colonial se remet progressivement en question: excuses, restructuration de musées d'histoire, regrets, restitutions d'objets constitutifs des patrimoines des peuples, déclassification d'archives, demandes de pardon, débaptisation-rebaptisation des lieux de mémoire, ... Quid du Burundi ? Pourquoi s'y intéresser ? Entre autres, les contrastes ci-après justifient. Petit pays enclavé à la périphérie des pôles performants du capitalisme mondial, mais frappé hélas de pleins fouets par la crise financière et la folie meurtrière des guerres mondiales (1). Malgré le paiement du plus lourd sacrifice, jusqu'au héros de l'indépendance pour l'ensemble du territoire sous tutelle, son potentiel de progrès demeure singulièrement mis à mal (2). Bien qu'il soit assigné à la ""Commission Spéciale Décolonisation"" (CSD) la mission de faire la clarté sur le passé colonial, la 'chaise vide' casuelle n'empêche nullement les experts de poursuivre les travaux (3). En dépit de (1)+(2)+(3), analyses et points de vue, produits du terroir concerné et posant le regard sur le continuum de la période coloniale, restent d'une carence criante (4). Conscient du quarto d'incohérences auxquelles s'ajoute l'inaccessibilité aux documents d'archives, l'auteur, amateur-artisan plus attiré par la vérité réconciliatrice qu'attitré d'expert en la matière, estime que faire feu de tout ramassis de bois vaut plus que rien (faire). Déjà, synthétiquement, le chant d'indépendance ""Burundi Bwacu"" parle aux générations. D'une part, que la compression du territoire (""warapfunywe"") et la pression traumatisante de l'âme du peuple (""warahabishijwe"") sont écrites à l'encre indélébile dans la mémoire populaire. D'autre part, que l'incommensurabilité des offenses subies n'exempte pas non plus l'effort de comprendre les enjeux, voire de contextualiser, afin d'élever le niveau de résilience. A l'instar du roseau du fleuve Nil qui plie sous l'agitation de vents, et courants torrentiels violents, sans pour autant rompre (""ntiwapfuye""), plus rationnel par les temps qui courent est de savoir relever la tête, en quête de ressorts redresseurs de torts. Lesquels ? Débat ouvert. Dans tous les cas, assainir au préalable le climat de dialogue reste primordial. En le poursuivant, à l'opposé des génies au pouvoir oppressant sans empathie ni contrepartie, l'héritage des pionniers qui, à temps et à contre-temps, ont choisi de se surpasser pour ""coloniser dans l'honneur'"" témoigne autant qu'il y encourage: l'amitié durable des peuples ne doit pas rester au seuil de voeux pieux.

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9798344538631

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